Week-end fabrication de couteau chez Emmanuel Lendenmann forgeron coutelier !
N’ayant jamais fait de forge, c’était l’occasion d’essayer et surtout de repartir avec un produit fini plus élaboré qu’un bout d’acier cubique. Etant l’unique élève, la progression s’est faite assez rapidement.
La forge
Elle est alimentée en coke, combustible très solide qui ressemble à un mélange de charbon et de pierre volcanique.
La frappe
On commence par se faire un peu la main sur des morceaux d’acier doux pour des crochets et des volutes et on enchaine ensuite sur du plus dur pour un pointeau.
On attaque ensuite notre lame, à partir d’un barreau épais.
Le couteau étant forgé dans un acier dur, on fabrique en parallèle un modèle d’essai dans de l’acier plus doux, ça permet de répéter les mouvements avant de les reproduire sur la vrai lame et d’éviter de faire n’importe quoi. Les mouvements sont bien entendu expliqués par le forgeron avant mes essais.
Début de la forme de la lame…
La matière se déplaçant dans tous les sens lors de la frappe, il faut en permanence reprendre les autres faces…
…et remettre l’acier au feu vu la perte rapide de température
A force de cogner on commence à voir apparaitre un début de forme
Ca reste quand même très abstrait pendant une bonne partie du travail, même quand on commence à forger le début de la lame en lui donnant son arrondi. 
Voilà en gros à quoi ressemblera ma lame 🙂
On attaque ensuite le manche, mêmes procédures, on chauffe et on frappe, toujours aidé par le forgeron histoire d’avoir quand même quelque chose de plat étant donné qu’on va coller un manche en bois par la suite.
Une fois la forme terminée, on passe à la “rectification” de la tranche et le peaufinage de l’arrondi du manche.
Définition de l’émouture, opération faite par le forgeron étant donné qu’il faut un certain coup de main pour faire quelque chose de propre, d’autant plus sur une lame forgée étant donné ses imperfections.
On arrive en fin de journée à quelque chose qui commence à prendre forme !
Le bois
Le lendemain, préparation des plaquettes de bois d’olivier pour agrémenter le manche et des rivets qui serviront de point de fixation et de déco.
Usinage du bois pour lui donner la forme voulue…
Ce qui donne à peu près ça 🙂
Le boulot étant presque terminé, on passe à la trempe (à l’huile), au revenu (au four), au polissage et finalement à la définition du fil de la lame.
Un peu de colle deux composants et bombage de rivets plus tard, voilà la pièce terminée !
Ce week-end était absolument génial, j’ai d’ailleurs bien envie d’y retourner, voir de trouver un endroit pour monter une forge pas loin de chez moi pour pouvoir pratiquer un peu !