Ayant largement apprécié la première session de forge, je suis reparti pour 2 jours de frappe histoire de continuer ma “formation” 🙂
Je suis donc arrivé avec quelques vieilles limes de chez Vallorbe et un croquis avec 2 formes plus ou moins définies 🙂 L’idée originale était de forger un couteaux dans une lime mais vu la taille massive des choses et n’étant pas sur du type d’acier, nous avons préféré partir sur une tige d’acier classique pour forger ma lame (XC75).
Entraînement
Avant toutes choses, j’ai commencé par un exercice plus simple histoire de me remettre dans le bain, un repose plat, avec technique de perçage à la forge et rivetage à chaud.
Comme pour la première session, Emmanuel me montre les étapes au fur et à mesure et je répètes les mouvements sur mes pièces.
On vient marquer les points de frappe pour les trous…
… et on cogne ! Le perçage à la forge est assez intéressant, à l’aide d’un gros chasse goupilles, on vient tasser la matière d’un côté puis de l’autre de la pièce. On se retrouve avec une épaisseur de métal réduite qui navigue d’un côté à l’autre du barreau d’acier rouge et qui finit par se détacher au dernier coup de marteau.
On termine donc avec nos 3 tiges, aplaties de chaque côté et percées.
L’assemblage “final” étant pas trop mal, on fait chauffer les rivets qui viendront s’insérer dans chaque trous.
Les rivets étant chauffés à rouge, ils sont suffisamment mous pour être écrasés à coup de masse et bloquer ainsi l’assemblage des pièces.
Le couteau
La première partie s’étant bien passé, on attaque les choses sérieuses… le couteau ! Au final je suis parti sur l’idée de la lame de forme un peu rectangle et avec un manche brute de forge histoire d’avoir quelque chose d’un peu original.
On sent tout de suite la différence, l’acier de coutellerie (XC75) et largement plus dur à travailler et demande quelques efforts en plus pour le déformer 🙂
Comme pour tout le reste, les coups de brosses entre les frappes sont obligatoires pour dégager la calamine qui colle et laisse des marques sur l’acier.
La “découpe” de la lame étant très prononcée, on va se servir d’une sorte de “tranche” pour déformer l’acier…
…et on continue l’accentuation de la forme (avec quelques passages entre les mains du maître pour corriger mes frappes pas droites… 🙂 )
Et on est obtient notre “couteau” avec sa forme presque définitive. Et oui, un couteau en cours de route est moche, mais on vous averti dès le début qu’il ne faut pas se décourager étant donné que son aspect final se fera lors du passage sur le backstand !
C’est donc parti pour l’ajustage des formes et pour la définition de l’émouture
Emouture que j’ai commencé à faire mais vu la précision de mes mouvements et la qualité de ce que ça donnait, j’ai vite passé la main au chef pour corriger ça et faire quelque chose de propre…
Une fois terminé, on passe aux étapes habituelles, trempage, polissage de l’émouture et définition du fil.
Un coup final sur une pierre pour l’aiguisage et c’est terminé !
Alors oui il a une gueule particulière mais c’est comme ça 🙂
Recyclage de Vallorbe ?
Comme je le disais en début d’article, j’ai récupéré quelques vieilles limes Vallorbe et vu la qualité de cet acier, ça serait fort dommage de ne pas en faire quelque chose… comme par exemple un burin !
Il faut bien entendu commencer par “dé-tremper” l’acier, sinon il serait impossible d’en faire quoi que ce soit !
On attaque ensuite à la disqueuse pour en sortir un morceau, c’est lui qui va se faire taper dessus 🙂
On commence par refaire le parallélisme de notre pièce histoire d’avoir quelque chose d’un peu symétrique et droit puis on s’attaque à un des bouts pour lui donner un aspect de bec de canard, c’est lui qui sera aiguisé par la suite.
Au final le tout est assez vite fait et c’est là qu’on se rend compte qu’après 2 week-end de forge on commence enfin à taper droit avec son marteau !
Une fois le tout forgé comme on veut, on passe à la trempe…
Et à l’affûtage au backstand.
Le résultat final est plutôt sympa…
… je suis assez fan des stries d’origine de la lime qui sont toujours présentes malgré les coups de marteau !
Bref, une fois de plus week-end exceptionnel, merci Emmanuel !