On se lave les mains et on change de support !
Ça faisait longtemps que je voulais tenter la reliure… alors allons-y !
L’idée était de faire un petit livre d’une 80aine de page, blanches, au format A5 et le tout dans une structure rigide à couverture tissus. J’ai donc commencé par regarder toutes les vidéos possible (liens en fin d’article) expliquant les différentes possibilités de reliure et je me suis lancé, sans pour autant respecter certains principes fondamentaux… oui, je suis impulsif mais j’assume \o/
Le pliage
C’est la partie la moins intéressante de l’histoire… vu qu’on s’amuse a plier en deux des pages A4 pour emboîter ensuite par paquet de 5 (feuillet) jusqu’à ce qu’on obtienne la quantité voulue de papier.
Alors oui j’avais parlé de pages blanches mais comme ce livre est destiné à une personne qui reprend des études dans le milieu médical, j’en ai profité pour planquer quelques illustrations ici et là…
Et pour ceux qui penseraient qu’il s’agit d’un appareil génital sur l’image à droite… bah non, c’est un cerveau de poulpe ! Ha !
Bref, on plie on plie et on arrive à ça
La couture
C’est là que le boulot de précision (ou pas) commence puisqu’on va bien aligner le tout pour pouvoir marquer les points de perçage qu’on va utiliser pour notre reliure. Pour le système de serrage on ne va pas chercher très loin, 2 planches et des serres joints fonctionnent nickel. Il existe bien entendu des outils dédiés mais on verra ça quand on fera de la production sérieuse.
Mon livre faisant 21cm, j’ai marqué les tranches tous les 3 cm par soucis de symétrie mais on peut bien entendu en faire plus ou moins en fonction de l’humeur du jour. On passe ensuite au perçage des feuillets, avec une technique que j’aime bien, trouvée sur une des vidéos. On pose simplement le feuillet à percer à cheval sur un bloc de mousse, on plante une aiguille dans le premier et le dernier trou afin de stabiliser le tout et on perce les autres. Attention à bien planter les aiguilles avec le bon angle parce que même si 5 feuilles de papier ne fait pas une épaisseur énorme, on arrive quand même à avoir un trou décalé sur la dernière ! Au niveau du diamètre de perçage, on fait en fonction du fil qu’on va utiliser par la suite.
Voilà voilà… y a plus qu’à…
Bon… pour la couture j’ai bien entendu oublié la moitié des points importants qu’on peut voir sur les vidéos donc j’ai fait ça avec une technique bien personnelle que je ne vais bien entendu pas révéler… je tiens à garder mes secrets de fabrication et ma précision légendaire.
Mais bon au premier coup d’oeil ça a l’air propre donc ça va \o/ J’ai utilisé du bête fil de couture en coton que j’ai doublé mais la prochaine fois je partirai sur quelque chose d’un peu plus épais et la ficelle à rôti me semble pas mal du tout !
Le collage
Votre reliure de qualité terminée, il est temps de cacher la misère avec une bonne couche de colle histoire de bien solidifier le tout \o/ On met donc le tout dans une presse de son choix et on tartine généreusement.
Pendant que ça sèche, on en profite pour préparer 2 pages de garde qu’on insérera en début et fin de livre et qui seront collées sur l’intérieur de la structure en carton. J’ai utilisé le même papier que pour les pages du livre mais je pense qu’un papier un peu plus lourd ne serait pas un mal, j’essaierai la prochaine fois. Là aussi, j’ai trouvé des vieilles illustrations médicales qui iront bien avec celles planquées dans le livre.
Comme pour les autres pages du livre, on les plie en deux, mais cette fois on encolle ensuite une bande d’environ 4mm vers la pliure, sur toute la hauteur, et on vient les placer délicatement en début et fin de notre livre avant de remettre tout ça sous presse.
Les pages de garde ne sont donc pas reliées comme les autres feuilles mais juste collées sur une petite surface. La tranche du livre étant irrégulière à cause de l’emboîtement des feuillets, on peut passer le tout au cuter pour rendre ça un peu plus propre… tout déprendra de votre précision à ce moment là…
Pour ceux qui auraient une imprimerie sous la main, on peut aussi aller demander gentiment de passer notre livre dans un de leur massicot pro, ça fera quelque chose de nettement plus propre… enfin pour ma part \o/ Si il reste des imperfections, on peut passer un coup de papier de verre très fin sur la tranche pressée. Ah et on peut voir une des pages de garde en transparence là… pour ceux qui n’auraient pas compris mon explication précédente vu que j’ai oublié de faire une photo….
Attention hein, on ne coupe pas côté reliure… non je préfères préciser quand même vu que certains ne suivent pas…
Une fois le tout bien propre et droit (ou pas), on remet ça sous presse et on vient coller un morceau de tissus assez fin sur la reliure, il va servir à renforcer la totalité du livre et le protéger des déchirements lors des multiples ouvertures et fermetures qu’il vivra par la suite. Et ne soyez pas radin sur la colle hein.
Votre livre est relié et collé, c’est le moment de boire une petite mousse par ce que la suite est relativement fun mais si vous faites les choses aussi bien que moi vous risquez de pouvoir recommencer le tout de zéro \o/
La couverture
Pour notre couverture j’ai pris du carton bien rigide de 3mm d’épaisseur mais on peut partir sur du plus fin ou même prendre des plaques de bois si on veut.
On trace donc la forme de nos plaques, en général on fait quelques chose d’un peu plus large que le les pages du livre, pour ma part j’ai rajouté 3mm de chaque côté. Et c’est là que la crise commence ! Pour le dos, quasiment personne ne donne d’infos précises sur la largeur de la découpe… du coup c’est super pourri et ça m’a valu 2 échecs avant de finalement trouver un truc plus ou moins juste. Bref, dans plusieurs vidéos, ils proposent de faire un dos qui fait une largeur de “carton + cahier + carton” c’est donc ce que j’ai fait en premier essai.
On découpe donc bien droit nos petits rectangles et on vient les coller sur notre tissus de couverture. Pour ce dernier j’ai été chercher un tissus assez épais en coton mais on peut prendre plus ou moins n’importe quoi tant que ça peut se coller au carton. Si vous voulez utiliser un tissus fin, je conseillerais de le doubler histoire d’éviter d’avoir de la colle qui traverse, un lien en fin d’article explique comment faire ça simplement. J’ai d’ailleurs doublé mon coton mais c’était un peu une erreur… enfin vous verrez ça plus tard.
Et là vous me direz… c’est quoi l’espacement entre les plaques ? Non par ce que ça aussi personne n’en parle évidemment…
Donc une fois bien collé, on coupe notre tissus pour ne laisser dépasser que la partie qu’on va rabattre et coller à l’intérieur. Pour ma part j’ai laissé 2cm
Avant de mettre de la colle sur le tissus, on coupe les 4 coins à 45° mais pas à ras du carton, on laisse environ 2-3mm de tissus, il sera replié sur lui même au collage pour éviter de voir le carton dans l’angle. Ensuite on met de la colle partout et on replie nos angles bien proprement… ou presque. Aidez-vous de votre os de pliage pour bien appuyer sur la tranche du carton. Et oui je sais que je n’ai pas répondu à votre question sur l’espacement des plaques de carton mais c’est comme ça ! non mais !
Ensuite tout s’enchaîne et comme il manque des photos il va falloir faire marcher un peu votre imagination… rien de bien compliqué, il s’agit juste de
- positionner le livre dans la couverture fermée pour voir si tout est aligné
- mettre de la colle partout sur la page de garde et le tissus blanc de renforcement et coller le tout sur la couverture en carton et les bords de tissus repliés
- paniquer en voyant le papier gondoler dans tous les sens et collé de travers
- essayer de virer les bulles et le gondolage avec l’os de pliage et se rentre compte que le papier se déchire
- finalement laisser comme ça et coller l’autre côté de la couverture aussi proprement que la première.
- mettre le sous sou presse et aller boire un whisky
Le whisky terminé, on va sortir sereinement son livre de la presse, confiant de la qualité de son travail…
Là on se dit “tain c’est la classe quand même”… mais on change vite d’avis à l’ouverture vu que le dos en carton est largement trop large et empêche la couverture de s’ouvrir complètement étant donné que ça fait levier sur la page de garde et que si on force ça déchire tout…
Nous voilà donc avec un livre qui ne s’ouvre qu’avec un angle de 30° maximum, on est content.
Ne voulant pas rester sur un échec, j’ai un tantinet tiré sur tout ça pour voir si un décollement était possible…
…mais en fait non \o/
Par chance j’ai pu sauver mon cahier, j’ai juste du arracher le tissus de renforcement mais j’ai pu en recoller un et repartir de zéro pour ma couverture.
Bref même joueur joue encore… ah et cette fois je n’ai pas doublé mon tissus, le truc étant largement assez épais pour que la colle ne traverse pas. Le premier essai avait donné quelque chose de trop rigide, moyennement évident à travailler pour le collage et laissant une trop grosse épaisseur une fois collé donc moche une fois recouvert par la page de garde. Cette fois j’ai testé le rouleau mousse pour appliquer la colle et c’est vachement plus efficace que le pinceau !
Ah oui et il faut aussi préciser que cette fois le dos en carton a été découpée à la largeur de mon cahier et l’espacement entre les cartons a été calculé selon la formule moyennement efficace trouvée sur une vidéo: 1/4″ + épaisseur du carton. (oui… les Américains et leurs système de mesure de grande précision…). Bref, ce qui nous donne environ 9mm d’écart. Pour cette étape, une bonne couche de colle est nécessaire mais pas trop quand même, il ne faut pas imbiber le tissus…
Mon erreur au premier round m’ayant quelque peu irrité, j’ai pris le soin de tester cette fois le fonctionnement des charnières avant de coller le tout… j’ai aussi appliqué la colle en grande partie sur le carton et seulement sur les bords de la page de garde, ça évite de trop gondoler… et j’ai limité les tentatives pour supprimer les éventuelles bulles formées lors de la pose du papier, je ne voulais pas redéchirer l’histoire !
Ah oui… dans plusieurs vidéos ils intercalent une feuille de papier four ou une feuille de plastique entre la page de garde et la première feuille du cahier lors de cette étape… au final ce n’est pas que con comme on dit, ça évite de se retrouver avec des restes de colle dans le livre…
Une fois tout bien collé, balance le tout dans la presse et on va se refaire un petit whisky, fier du travail accompli ! En ce qui concerne le gondolage du papier et les éventuelles bulles, ne vous inquiétez pas, elle disparaissent si on serre assez fort, merci ma presse à vis \o/
En fin de séchage, on vient contempler le résultat et c’est une victoire ! Non seulement le livre s’ouvre et en plus, à plus de 30° ! \o/
Pour la petite touche supplémentaire, un petit marque page “tibia fibula” et merci bonsoir !
La résultat final est assez cool, même si je trouve que le dos est un peu trop séparée du cahier (et bouge mollement) mais je vais tâcher de trouver une formule pour calculer ça correctement pour les prochains !
Liste des vidéos
Voilà quelques vidéos dans lesquelles j’ai piqué des infos mais il en existe des centaines d’autres plus ou moins complexes allant de la reliure traditionnelle médiévale à la reliure 100% colle à l’arrache… à vous de faire votre choix.
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