Restauration d’un mini tour

Suite à une demande de ma luthière attitrée, je me suis lancé dans la restauration de son petit tour de poche. Ce tour n’avait pas été utilisé depuis pas mal de temps et était rangé sur une étagère, attendant son heure.
Cette machine n’a aucune marque, ça ressemble clairement à un assemblage maison de différentes pièces avec plus ou moins de précision 🙂 Il avait été trouvé sur un marché aux puces et doit probablement dater des années 50.

Un bon coup de propre était nécessaire alors allons-y !

 

J’ai commencé par le chariot croisé, il n’est vraiment pas d’une grande précision mais fait clairement l’affaire avec son petit porte outil intégré. La méthode est toujours un peu la même, on lance ça dans un bac avec du pétrole et on frotte toutes les pièces avec des tampons jex ou à la brosse métallique rotative…

…avec des gants et lunettes de protection bien entendu.

La quasi totalité des pièces non peintes ont été finies sur un papier de verre à eau de grain 400 pour leur donner un petit effet brillant mais pas trop, le rendu est sympa.

Et voilà notre chariot remonté, graissé et propre.

On passe ensuite au démontage de la poupée. Pas évident de comprendre comment le tout était monté, j’ai pu sortir la quasi totalité des pièces… à l’exception de la poulie… ça m’aurait arrangé pour remonter la courroie en fin de montage mais je n’ai pas trop saisi le pourquoi du comment et ne voulant pas forcer, j’ai laissé ça monté.

Peu de photos de ces étapes vu que j’avais les mains pleines de gras mais une fois propre et remonté, voilà à quoi ressemble notre poupée.

Vient ensuite le tour du banc et de la “vis mère”, même traitement, pétrole et brosse métallique…

 

… avant d’être lancé dans une cagette plastique en attendant d’être remonté 🙂

On continue avec la contre poupée

ici aussi, démontage, nettoyage, brossage… et remontage

A l’origine, la contre poupée était vissée sur le banc avec un écrou… le système n’étant clairement pas pratique pour le déplacement du tout, j’ai modifié ça avec un papillon. Par contre, a force de passer la cale de maintien sur la ponceuse, je me suis retrouvé avec 5mm de jeu… j’ai donc du tourner une petite entretoise pour compenser le tout.

J’ai pu pirater un morceau d’alu dans une vieille lampe de poche géante faite maison, percé le centre, agrandi au burin d’intérieur…

…réduit sur l’extérieur…

… pour terminer avec une jolie pièce qui va bien 🙂

une fois remonté sur le banc, on se retrouve avec notre papillon qui vient mordre parfaitement sur la nouvelle entretoise et plaquer la cale \o/

Quelques essais de montage pour voir ce que ça donne…

J’ai également poncé les quelques pièces qui avaient été grossièrement peintes en noir à l’origine, ça n’apportait rien à la machine.

Passons maintenant au système pour tendre la courroie. A l’origine, une grosse vis était plantée en diagonale dans la base en alu du support moteur mais ce n’était clairement pas pratique.

J’ai donc sorti le tout pour dérouiller et nettoyer les différentes pièces…

…puis percé et taraudé de chaque côté.

Je comptais mettre un système de blocage à gauche et à droite mais ma précision légendaire a fait que j’ai merdé la pièce de droite… j’en suis donc resté à un système mono côté 🙂

Une fois monté, ça nous permet d’incliner le moteur vers l’arrière et de bloquer le tout avec une vis croisée robinet. On peut d’ailleurs voir l’ancien trou utilisé pour le système à vis d’origine.

Pour la route, un coup de propre dans le bornier du moteur, j’ai changé les câbles et les cosses.

Et une fois le tout remonté avec une courroie propre (un gros oring collé à la colle forte), le petit jouet est prêt à tourner \o/

Ah oui, un gros condensateur était couplé sur le bornier, j’ai gardé celui d’origine et comme il a un pas de vis sur la tête, je l’ai planté dans le trou de droite originalement destiné au système de blocage 🙂 comme quoi rien ne se perd \o/